Les tableaux auto-gérés
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Au sein d’une
classe, le maître, tout autant que l’élève,
a besoin d’être outillé. Il sera à la fois au service des élèves et au service du maître... |
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Nous savons tous combien les enfants aiment ré-entendre souvent la même histoire, refaire le même puzzle…Cela les rassure. Ils se retrouvent face à quelque chose de connu, quelque chose qu’ils maîtrisent et qu’ils ont plaisir à refaire sans risque d’échec.
Mais, si ce comportement hautement marqué par l’affectif est compréhensible et ne doit évidemment pas être sanctionné, il ne peut être encouragé par le maître qui sait bien que ces répétitions ont certes un intérêt, mais ne sont pas de nature à favoriser véritablement l'avancée dans les apprentissages.Le maître se trouve dès lors confronté à une double problématique : comment contrôler ce que font réellement les élèves (un enfant qui refait sans cesse 3 ou 4 puzzles, toujours les mêmes, n’est pas facilement repérable) et comment encourager chez eux un comportement résolument axé vers le cheminement...?
Si je vous affirme que le tableau à double entrée mural (tableau auto-géré) comprend plus de 1600 cases.... et que les élèves sont capables de trouver la case adéquate pour aller inscrire le travail qu’ils viennent de réaliser (et qui a été validé)... vous allez sans doute me prendre au mieux pour un utopiste, ("l'utopie d'aujourd'hui est la réalité de demain" Victor HUGO) au pire pour un menteur !
Et pourtant (comme aurait dit Galilée) ….cet outil a fonctionné avec succès, et même avec engouement, dans ma classe pendant de nombreuses années…
Il peut être en fait mis en place de la GS au CM2 , et être utilisé dans différents domaines. Allez! prenons un exemple pour être concret!: je vous propose de le mettre au service de tous les puzzles présents dans la classe (disons 60 pièces).Vous pourrez bien évidemment, si vous en percevez l'intérêt, l’utiliser à l’identique pour tel fichier de math, tel fichier de lecture, ou telle série d’exercices…
Fonctionnement et utilisation de l’outil :
Voici votre tableau installé sur l'un des murs de votre classe, prêt à être utilisé.
Selon l’âge des enfants, il sera nécessaire ou pas, d’effectuer une initiation et d’instaurer un rituel d’utilisation. Peu à peu, tous les enfants sauront se servir de l’outil de façon autonome.L'expérience m'a appris qu'au niveau fonctionnalité, il ne faut pas oublier de considérer la taille des enfants. En effet, pour que les manipulations puissent s'effectuer correctement, les élèves les plus grands devront voir leur prénom et nom affichés dans les lignes supérieures du tableau tandis que les plus petits se retrouveront dans la partie inférieure... Voilà une contrainte qui génère d'emblée un travail de résolution de problème basé sur la relation d'ordre (non réflexive, non symétrique, transitive): la nécessité d'un rangement par taille... Ainsi, dans la salle d'évolution, les filles rangeront les garçons du plus petit au plus grand, et vice versa. Le maître pourra réutiliser ce travail pour mixer les filles et les garçons et obtenir ainsi la liste des élèves par ordre décroissant de taille, liste qu'il utilisera pour constituer son tableau.
L'élève peut inscrire son travail dans le tableau si :
- Il a réussi le travail sans aucune aide et s'il l'a totalement terminé. Il s’agit en fait d’un véritable outil d’évaluation (On a le droit de se faire aider mais dans ce cas-là, on ne s’inscrit pas)
- Le maître a validé son travail. (ceci pour éviter la “triche” dans un premier temps)Pour s’inscrire :
- L'élève saisit la règle horizontale à deux mains, une de chaque côté de la glissière afin d’équilibrer les forces (mais oui, on touche aussi à la physique !) et la fait coulisser afin de la positionner juste au-dessous de son prénom (et non le contraire).
- Il repère le codage du puzzle réalisé (nombre ou lettre utilisé dans sa fonction de désignation)
- Il prend alors le feutre et marque une croix dans la case correspondante.
Par expérience, je vous conseille de faire respecter cette chronologie : un enfant qui manipule la règle avec un feutre à la main raie facilement tout le tableau !
Bien sûr, pendant quelque temps, la présence du maître lors des marquages sera nécessaire afin d'éviter ce genre de désagrément...
Mais rapidement, les enfants prendront l'habitude de la procédure... le maître pourra alors les laisser se débrouiller seuls...ce qui ne l'empêche pas de jeter un oeil de loin, tout en faisant autre chose...
la glissière et la règle doivent être parfaitement perpendiculaires de manière à ce que la règle s'aligne toujours parfaitement sur les lignes du tableauLe codage par nombre s'arrête à 29, suivent ensuite les 26 lettres de l'alphabet.... au total 55 puzzles !!!
Richesse de l’outil :
- Pour l’enfant :
• Dans un premier temps, les enfants vont être fiers de venir marquer leur croix. Ces dernières reflètent leur travail, mieux, leurs compétences. On se situe ici dans le cadre de la récompense intrinsèque : l’enfant est récompensé par la satisfaction qu’il a d’avoir réussi un travail …et de le faire savoir.
• Certains, ayant refait un puzzle, viendront vous voir très ennuyés pour vous signaler qu’il y a déjà une croix dans la case. « Eh bien oui, je vois, ce puzzle, tu l’avais déjà fait ! Tu ne peux donc pas marquer ton travail ! » Peu à peu, les enfants vont donc prendre conscience du fait que ce tableau est une mémoire de la classe en général et de leur travail en particulier. Ils vont comprendre que refaire un puzzle n'a pas la même valeur que d'en faire un autre, surtout si cet autre est plus difficile que le précédent!
• A terme, ils vont venir consulter le tableau avant d’aller prendre un puzzle : ils apprennent ainsi à organiser leur travail. « J’ai déjà fait ceci, il me reste à faire cela.» Cette méthodologie, très performante et totalement transversale, participe au développement de l’autonomie. C'est le cahier de texte avant l'heure...!- Pour le maître :
• l’enseignant dispose, d’un seul coup d’œil, d’une vision globale du travail de chaque élève.
• Il détecte immédiatement les enfants qui font preuve de performance et ceux qui ne réalisent jamais de puzzles (reste encore à savoir pourquoi : manque de temps, désintérêt pour cet exercice, peur de l'échec…. ou véritable problème d’analyse de l’espace ou de prise d’indices…)
• Il possède de fait d’un tableau d’évaluation auto-géré par les élèves
• Il favorise chez ces derniers le désir d’accéder à des puzzles de plus en plus complexes.
• Il peut différencier plus facilement le travail : donner des puzzles difficiles à ceux qui ont déjà prouvé leur compétence et des puzzles très simples à ceux qui n’ont encore inscrit aucune croix.
Remarques :
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Enfin, ce style de tableau peut également être utilisé pour l’évaluation générale des élèves :
Mon tableaud'évaluation intégral.... tel qu'il est en classe:
Les détails de l'entête...pour mieux voir:
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Chaque compétence se décline en indicateurs...(en rouge le style d'évaluation)
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Ce tableau-là est géré exclusivement par le maître (les indicateurs de compétence n’ont pas de sens véritable pour les enfants). Le maître marque les croix en fonction des évaluations qu’il réalise ou des compétences qu’il observe sur le vif.
Avec un tel outil, le maître visualise d’un simple coup d’œil:
• verticalement les compétences qu’il n’a pas encore traitées ou évaluées
• horizontalement les élèves qui sont en difficulté et qui doivent bénéficier d’un soutien ou de remédiations.Les livrets individuels d’évaluation seront ensuite remplis par simple report des indications du tableau collectif.
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